Actualités
Actualités

5G : Attentes et réalités du réseau de demain

Les contours n’en sont pas encore tracés que, déjà, le 5G est sur toutes les lèvres. De grands changements sont annoncés. Est-ce possible que la réelle évolution numérique soit encore à venir? Jusqu’où le 5G poussera-t-il l’internet des objets, l’intelligence artificielle, le Big Data? On peut s’attendre à en voir le début en 2020. D’ici là, l’industrie à du pain sur la planche pour s’y préparer.

Le 5G, qu’est ce que c’est?

L’industrie peine encore à définir concrètement le 5G, terme qui désigne tout simplement la cinquième génération de réseaux mobiles.  Pour l’instant, on se base sur des critères établis par certaines autorités pour en décrire les fonctionnalités. Le Next Generation Mobile Network (NGMN), entre autres, a publié en 2015 un livre blanc établissant que le 5G devra être centré sur «l’expérience usager, la performance, des services bonifiés ainsi que sur les nouveaux modèles d’affaires, d’administration et d’opérations». Le Groupe Speciale Mobile Association (GSMA) se permet de préciser: le 5G aura une vitesse de 10 à 100 fois plus élevée que le 4G, un volume de données 1000X plus important, une latence 5X moins marquée, un nombre d’appareils connectés multiplié par 10 à 100 fois, des batteries 10 à 100 fois plus efficaces, la perception d’une couverture à 100% et d’une disponibilité à 99,999%.

Une infrastructure à développer

Tandis que divers groupes de recherches internationaux et partenariats public-privé développent les technologies du 5G, l’industrie commence à mettre en place une infrastructure pouvant les accueillir. On s’attend à assister à une transformation considérable du paysage: aux énormes antennes-relais jusqu’ici associées aux réseaux mobiles, on ajoutera des millions d’antennes miniatures qui s’implanteront dans l’environnement urbain: sur les lampadaires, les bancs de parc, les feux de circulation… Ces small cells feront partie d’un réseau hétérogène qui deviendra de plus en plus dense et qui passera massivement au MIMO (Multiple-Input Multiple-Output). En émettant et en recevant simultanément les signaux, cette technologie permet de renforcer le signal et de diminuer les interférences. À cette densification des antennes s’ajoutera une virtualisation des opérations: celles-ci seront de plus en plus rassemblées au sein de centres de données. Finalement, pour optimiser leurs ressources, les fournisseurs devront reconvertir plusieurs de leurs technologies provenant de générations précédentes.

Un réseau taillé sur mesure… pour le futur

Certains utilisateurs seront surpris d’entendre parler encore une fois d’une nouvelle génération. En effet, plusieurs personnes n’ont accès au 4G que depuis peu de temps; l’implantation de la quatrième génération ayant été pour le moins inégale. Reste qu’aujourd’hui, on peut charger une page web sur son téléphone intelligent en moins d’une demi-seconde. Raisonnable, donc, pour l’usager de se demander si le 5G lui sera réellement nécessaire. Et il aurait raison: le 5G n’est pas imaginé pour ses besoins actuels. Il est destiné à servir le contexte de demain.

Ainsi, les promesses et les attentes entourant le 5G ratissent large. On s’attend bien sûr à une vitesse et à un volume augmenté: considérant la croissance exponentielle de la demande en données mobiles, il faudra bien répondre aux besoins. Toutefois, le 5G ne peut pas se contenter de répondre aux besoins… il doit anticiper. Il doit déclencher une nouvelle vague d’innovations technologiques. C’est dans cette optique que tous les yeux sont rivés sur l’Internet des Choses. Le 5G se présente comme la clé de son épanouissement, l’élément manquant qui permettra de réellement tout connecter. Aujourd’hui, nous parlons de maisons intelligentes. Bientôt, nous pourrons connaître la ville intelligente, où la réalité virtuelle et les voitures autonomes feront partie du quotidien. Ici, le 5G prouve sa valeur: certes, il sera bien agréable pour l’usager de télécharger des films en moins de deux sur un appareil mobile, mais c’est pour le fonctionnement sécuritaire de millions de voitures automatisées que cette vitesse de communication sera essentielle.

Faut-il modérer nos attentes?

Ainsi, tous les acteurs de l’industrie s’entendent pour dire que le 5G ne relèvera pas d’une seule innovation technologique. Il s’agira d’un ensemble organique qui atteindrait en 2020 la maturité nécessaire pour supporter nos ambitions en termes de connectivité, pour les années à venir. La flexibilité de cette définition permet de rêver. Toutefois, si on se fie aux déploiements des générations précédentes, il faut s’attendre à un parcours assez rocailleux durant les premières années. L’engouement actuel risque de gommer notre mémoire et de créer des attentes difficilement atteignables. Comme l’a exprimé Jonah Wiberg, CTO du Groupe Vodafone, le 5G «ne signifie pas des vitesses gigabit pour tous et la disparition de la faim dans le monde». Pendant ce temps, le 4G continue de se développer, et les 3G et 2G maintiennent des aspects spécifiques intéressants, telle une couverture beaucoup plus large qui s’avère bien adaptée aux appareils ne nécessitant qu’une bande passante limitée. Ainsi, en combinant le déploiement du 5G avec ces technologies bien établies, il sera permis d’espérer une implantation toute en douceur qui, éventuellement, permettra la réalisation de nos ambitions.